Juillet 2007
Ce n’est pas un scoop : la fin des énergies fossiles est inéluctable à moyen terme. Les ressources pétrolières devraient se tarir d'ici à 50 ans, le gaz d'ici à 70 ans et le charbon dans deux ou trois siècles. Si compte tenu du contexte énergétique mondial, les énergies renouvelables permettent d'ores et déjà, dans de nombreux cas, un allègement de la facture énergétique, elles seront, à terme, nécessairement moins onéreuses que les énergies fossiles puisqu'elles garantissent la quasi-stabilité du coût du chauffage sur une très longue période. En effet, dans le cas d'une énergie conventionnelle, la part des combustibles fossiles représente environ 80 % du prix final de l'énergie distribuée. Ainsi, l'impact d'une hausse du prix du pétrole sur la facture de chauffage est fort et immédiat. En revanche, les énergies locales sont nettement moins sensibles au coût des énergies fossiles.
Source : Biomasse Normandie En effet, le bois, utilisé en priorité (« en base ») pendant la saison de chauffe, est le plus souvent associé à une énergie fossile (principe de la bi-énergie), qui s'avère nécessaire en appoint, à titre de complément pendant les périodes les plus froides de l'année, pour la production d'eau chaude sanitaire l'été, et le cas échéant en secours. Cette solution permet d'une part d'éviter de surdimensionner les chaufferies à biomasse, qui sont beaucoup plus onéreuses que les chaufferies énergies fossiles, d'autre part de sécuriser la production d'énergie.
Source : Biomasse Normandie Une rentabilité en fonction de la proximité des ressources
L'énergie thermique est une énergie par nature locale, décentralisée, à la différence de l'énergie électrique qui est une énergie qui se transporte aisément dans un réseau. La rentabilité des réseaux de chaleur d'origine renouvelable est donc fonction de la proximité des ressources. C'est pourquoi, par exemple, l'utilisation du bois n'est économiquement viable que s'il provient d'une filière locale, située au plus dans un rayon de 150 km. On constate toutefois que c'est la demande qui, bien souvent, contribue à structurer l'offre : c'est par exemple le cas de la chaufferie d'Autun (4 MW), qui a vu la création spécifique de Bois-Energie Bourgogne dans le but d'alimenter l'installation, dont la consommation annuelle de bois s'élève à 18.000 tonnes. C'est également le cas en Champagne-Ardenne avec la chaufferie de la ZUP à Sedan (3 MW), pour l'alimentation de laquelle Ardénergie a vu le jour, cette société livrant désormais annuellement 30.000 tonnes de bois à l'ensemble du parc de chaufferies de sa zone de chalandise). Dans la plupart des cas, les structures d'approvisionnement ont rassemblé de nombreux acteurs de la filière bois, détenteurs et producteurs de la ressource (exploitants forestiers, scieurs, entreprises de seconde transformation) et bénéficié de l'expérience logistique de professionnels du déchet ou de la trituration.
La montée en puissance des sociétés d'approvisionnement en France
Source : Rapport sur le plan bois-énergie de l'ADEME Pour pallier l'absence ou l'éloignement des sociétés d'approvisionnement, les collectivités territoriales peuvent développer des cultures énergétiques dédiées telles que les taillis à courte rotation : peupliers, aulnes, saules, eucalyptus, powlonias, séquoia sempervirens, pins, triticale, sorgho-fibre, foin énergétique, miscanthus... Sources : ADEME, Biomasse Normandie, Rapport d’information du Sénat Energies renouvelables et développement local : l'intelligence territoriale en action du 28 juin 2006.
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Ingénieur thermicien, Philippe NUNES vous livre son point de vue sur les technologies des équipements et solutions de chauffage, climatisation, ventilation. Directeur Général de Climamaison, il intervient en apportant son éclairage et son expérience de plus de 20 ans dans les métiers du confort thermique.