Septembre 2007
La clim, esthétique ? S’il y a une qualité que personne n’aurait prêté à la clim il y a encore quelques années, c’est bien la beauté. Et pour cause ! Jusqu’à très récemment, les constructeurs ont préféré concentrer leurs efforts sur la technologie et les performances de leurs produits. Ce qu’on pourrait d’ailleurs difficilement leur reprocher. Mais les deux aspects sont-ils incompatibles ?
A priori non, puisque, après les radiateurs, les chaudières ou les cheminées, il semblerait que ce soit au tour des climatiseurs de se refaire une beauté.
Et il était temps. La canicule de l’été 2003, en faisant exploser le marché de la clim résidentielle (+ 72 % d’installations chez les particuliers*), a également vu déferler une vague d’appareils de clim, de marques inconnues et aux consonances asiatiques. Des matériels importés à la va-vite pour répondre à l’urgence de la situation, par les grandes surfaces et par des importateurs parfois s’improvisant pro de la clim, parfois peu scrupuleux dans leurs méthodes de vente.
Des climatiseurs bas de gamme, peu onéreux (encore que certains pouvaient atteindre 1 500 euros au plus fort de la demande...), peu efficaces, bruyants, gourmands en énergie, encombrants et... moches ! Sur roulettes ou posés à même le sol dans un coin, avec des tuyaux mal raccordés rejetant les condensats directement dans la rue, ces appareils ont fleuri un peu partout dans nos magasins, bureaux et logements. Et pour quelques degrés de moins, le bon sens, et le sens de l’esthétique, ont été sacrifiés sur l’autel de la fraîcheur.
Si dans certains cas, l’urgence était telle que le recours à ces climatiseurs était nécessaire, dans d’autres, il était davantage question de simple confort. Après la canicule de 2003, les particuliers ont compris l’importance d’être aussi bien chez eux que dans leur voiture, climatisée dans 95 % des cas. Sans pour autant renoncer à l’esthétique. Passés les premiers achats d’impulsion qui portaient, essentiellement, sur les appareils bas de gamme faisant l’objet de promotions alléchantes, la demande s’est précisée : oui, les Français veulent être au frais, à condition que ce soit joli ! Pour eux, leurs enfants, sans doute dans l’esprit d’un « confort durable ». Le paramètre esthétique devient décisionnel dans l’acte d’achat climatisation. Un nouveau marché est né, qu’il reste encore à exploiter. Frileux, les fabricants sont encore peu nombreux à intégrer l’amélioration du design de leurs produits dans leur démarche de recherche et développement. Pourtant, les premiers à l’avoir fait, LG, Daikin et York, rencontrent un franc succès auprès des particuliers. Il faut dire que ces constructeurs ont fait bien plus qu’arrondir un peu les angles de leurs unités intérieures pour en adoucir la ligne : ils ont fait de leurs climatiseurs de vraies oeuvres d’art !
Chez York, on va encore plus loin, en proposant au détenteur du climatiseur de décorer ou peindre lui-même la façade de l’appareil. Il peut ainsi se fondre dans le décor de votre pièce ou, au contraire, faire ressortir ses talents d’artistes. On serait alors en droit de se demander si ces climatiseurs au potentiel artistique indéniable servent à autre chose qu’à faire joli. Eh bien oui : ils climatisent. Et même qu’ils chauffent ! Parce qu’il ne suffit pas d’être beau mais qu’il faut aussi être performant, ces produits sont équipés de la même technologie que leurs confrères moches, voire d’une technologie meilleure encore. Toujours dans un esprit de cohérence, car on aurait du mal à imaginer un flux d’air trop froid ou un boucan d’enfer s’échapper d’un climatiseur représentant « Le baiser », de Klimt.
Reste la question des unités extérieures. Là, d’énormes progrès restent à faire. Ces blocs d’acier définitivement rectangulaires fleurissent balcons, terrasses, jardins et autres arrière-cours en défigurant le visage des villes. De nombreuses municipalités ont d’ailleurs adopté des décrets afin d’enrayer l’implantation anarchique de ces encombrants appareils. Alors, où est la solution ? Hors du monobloc, point de salut ? Il y a fort à parier que les constructeurs finiront par se poser la question et tenteront alors de remédier à ce problème. *Source : Clim’Info
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